Par mesure de précaution, le nifuroxazide ne doit pas être administré pendant la grossesse et l'allaitement. Le nifuroxazide ne doit être utilisé chez les femmes en âge de procréer que si elles utilisent une contraception efficace.
Dans le cadre de l’évaluation des données périodiques de sécurité des médicaments à base de nifuroxazide, le Comité pour l’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (PRAC - Pharmacovigilance Risk Assessment Committee) de l’Agence européenne des médicaments (EMA – European medicines agency) a analysé toutes les données disponibles sur son utilisation pendant la grossesse et l'allaitement, sa mutagénicité et sa cancérogénicité. Ces données sont issues d'études in vitro/in vivo, de la littérature scientifique et des notifications spontanées d’effets indésirables.
Le PRAC considère que le nifuroxazide a montré un potentiel mutagène possible et ne doit donc pas être utilisé pendant la grossesse et l'allaitement. De plus, il ne doit pas être recommandé aux femmes en âge de procréer, sauf si elles utilisent une contraception efficace. Le PRAC a conclu que les résumés des caractéristiques du produit et les notices des médicament contenant du nifuroxazide devaient être modifiés en conséquence.
Le Groupe de coordination pour la reconnaissance mutuelle et les procédures décentralisées - médicament à usage humain (Coordination Group for Mutual Recognition and Decentralised Procedures - CMDh) de l’EMA a approuvé les recommandations du PRAC et a imposé les modifications suivantes :
Modifications à apporter aux rubriques concernées des informations sur le produit (le nouveau texte à ajouter est en gras, le texte à supprimer est barré) :
Résumé des caractéristiques du produit
• Rubrique 4.6
La recommandation concernant l’utilisation pendant la grossesse et l’allaitement et l’utilisation chez les patientes en âge de procréer doit être modifiée ou incluse comme suit :
Grossesse
Il existe peu de données sur l’utilisation du nifuroxazide chez la femme enceinte. Les études effectuées chez l’animal sont insuffisantes pour permettre de conclure à une toxicité sur la reproduction. Le nifuroxazide montre un possible potentiel mutagène (voir rubrique 5.3). Par conséquent, nifuroxazide n’est pas recommandé pendant la grossesse et ne doit pas être utilisé par les femmes en âge de procréer n’utilisant pas de contraception efficace.
Allaitement
On ne sait pas si le nifuroxazide ou ses métabolites sont excrétés dans le lait maternel. Étant donné que le nifuroxazide a une faible biodisponibilité (absorption par le tractus gastro-intestinal pour environ 10 à 20 % de la dose), la quantité dans le lait est probablement faible. Toutefois, une incidence sur le microbiote gastro-intestinal des nourrissons allaités ne peut être exclue. En raison du manque d’expérience clinique, le traitement par nifuroxazide pendant l’allaitement n’est pas recommandé.
Fertilité
Les études effectuées chez l’animal ne fournissent pas suffisamment d’informations sur l’effet du nifuroxazide sur la fertilité.
• Rubrique 5.2
Les informations relatives à l’absorption négligeable (minimale) par le tractus gastro-intestinal doivent être supprimées et remplacées par les informations suivantes :
Le produit est partiellement absorbé (10 à 20 %) par le tractus gastro-intestinal après une administration orale et est métabolisé de manière significative, les principales fractions circulantes dans le sang étant des métabolites.
• Rubrique 5.3
Les informations selon lesquelles les données des études de génotoxicité et de reproduction n’ont pas révélé de risque particulier pour les humains doivent être supprimées. Les informations suivantes doivent être incluses dans la rubrique 5.3.
Le nifuroxazide montre un possible potentiel mutagène.
Le potentiel cancérogène du nifuroxazide a été évalué chez des souris (50/genre/groupe) et des rats (52/genre/groupe) ayant reçu du nifuroxazide dans le cadre d’un régime alimentaire pendant deux ans à des doses de 0, 200, 600 ou 1 800 mg/kg/jour. Malgré des propriétés mutagènes, la carcinogénicité du nifuroxazide n’a été prouvée ni chez la souris ni chez le rat.
Sur la base de comparaisons en fonction de la surface corporelle, le multiple relatif d’exposition à la dose humaine maximale de 1 800 mg (493 mg/m2 en supposant un poids du patient de 60 kg) des études chez la souris et le rat (5 400 mg/m2 et 10 800 mg/m2, respectivement) exposés pendant deux ans est de 11 et 22 fois.
Notice
• 2. Quelles sont les informations à connaître avant de prendre nifuroxazide ?
Avertissements et précautions
- Par précaution, nifuroxazide ne doit pas être administré pendant la grossesse et l’allaitement. L’utilisation pendant l’allaitement est possible en cas de traitement de courte durée.
Grossesse et allaitement
Par précaution, le nifuroxazide ne doit pas être administré pendant la grossesse et l’allaitement. L’utilisation pendant l’allaitement est possible en cas de traitement de courte durée. Chez les femmes en âge de procréer, le nifuroxazide ne doit être utilisé que si elles utilisent une contraception efficace.
En Belgique, il n’y a plus d’autorisation de mise sur le marché pour des spécialités à base de nifuroxazide. Il est par contre toujours possible de délivrer des préparations contenant ce principe actif, anciennement utilisé comme anti-infectieux mais qui n’est actuellement plus repris dans le « Guide belge de traitement anti-infectieux en pratique ambulatoire » (édition 2021), publié par la Commission Belge de Coordination de la Politique Antibiotique (BAPCOC) .
L’AFMPS demande aux médecins et aux pharmaciens de tenir compte de ce qui précède lorsqu’ils prescrivent ou délivrent des préparations à base de nifuroxazide. A cet égard, l’AFMPS rappelle qu’en application de l’arrêté royal du 21 janvier 2009 portant instructions aux pharmaciens, ces derniers sont tenus de respecter les principes et lignes directrices des bonnes pratiques pharmaceutiques officinales. La rubrique F6 « La préparation magistrale et officinale » énonce, entre autres, que : « Le pharmacien a la responsabilité de la décision de réaliser des préparations. Il en apprécie la faisabilité et, après s'être judicieusement documenté, renonce à une préparation s'il estime que celle-ci n'est pas conforme à l'état des connaissances scientifiques, médicales et techniques et/ou que celle-ci est dangereuse.
En cas de préparation magistrale, il en discute avec le prescripteur et propose, si possible, une alternative.
En cas de préparation utilisée dans des conditions inhabituelles ou pour des indications non étudiées par l'expérimentation clinique et/ou non validées dans le cadre d'une autorisation de mise sur le marché de médicament, le pharmacien est particulièrement vigilant. »