Comité d'évaluation des risques en pharmacovigilance de l’Agence européenne du médicament évalue actuellement une étude observationnelle rétrospective concernant les risques chez les enfants nés de pères exposés au valproate ou à un de ses dérivés durant les trois mois qui ont précédé la conception.
Les recommandations et restrictions d’utilisation du valproate et de ses dérivés durant la grossesse qui ont été prises et les mesures décidées pour éviter l’exposition in utéro aux médicaments contenant du valproate ou de ses dérivés restent d’application et sont inchangées.
Une étude observationnelle rétrospective (EUPAS34201) est actuellement en cours au Comité d'évaluation des risques en pharmacovigilance (Pharmacovigilance Risk Assessment Committee, PRAC) de l’Agence européenne du médicament (European Medicines Agency, EMA) concernant les risques de troubles neurodéveloppementaux (y compris du spectre autistique) et les risques d’anomalies congénitales chez les enfants nés de pères exposés au valproate ou à un de ses dérivés durant les trois mois qui ont précédé la conception. Cette étude est menée à partir de registres (bases de données) danois, norvégien et suédois. Celle-ci avait été imposée aux firmes pharmaceutiques qui détiennent au moins une autorisation de mise sur le marché pour le valproate ou ses dérivés à la suite de l’Arbitrage européen article 31 finalisé en 2018 concernant l’utilisation du valproate et de des dérivés durant la grossesse.
Les résultats préliminaires de l’étude suggèrent que les risques de troubles neurodéveloppementaux (mais non pas d’anomalies congénitales) pourraient être plus élevés chez les enfants nés de pères exposés au valproate ou à un de ses dérivés dans les trois mois qui précédaient la conception, en comparaison des risques encourus par des enfants nés de pères exposés à la lamotrigine ou au lévétiracétam (des traitements alternatifs) dans les trois mois qui précédaient la conception. Cependant, il persiste des interrogations concernant différents paramètres méthodologiques utilisés pour l’analyse, et qui pourraient avoir des conséquences sur l'interprétation des résultats de l'étude.
Le PRAC a dès lors exigé que les titulaires des autorisations de mise sur le marché soumettent dans les plus brefs délais de plus amples informations et des analyses corrigées. Celles-ci sont attendues à partir d’octobre 2023.
L’EMA et les autorités compétentes européennes, dont l’AFMPS communiqueront sur le sujet lorsque l’évaluation sera finalisée, afin d’informer les patients et les prescripteurs des conclusions et des actions réglementaires qui auront été recommandées par le PRAC.
L’évaluation en cours sur les effets pour l’enfant de l’exposition paternelle au valproate ou à un de ses dérivés n’affecte en rien les recommandations et restrictions d’utilisation du valproate et de ses dérivés durant la grossesse qui ont été prises en 2018 à la suite de l’Arbitrage article 31. Les mesures décidées pour éviter l’exposition in utéro aux médicaments contenant du valproate ou d’un de ses dérivés restent d’application et sont inchangées. Les risques potentiels liés à l’exposition paternelle au valproate ou à un de ses dérivés n’avaient pas été évalués lors de la procédure l’Arbitrage article 31 de 2018.
Information pour les patients
• Les patients masculins traités par des médicaments contenant du valproate ou d’un de ses dérivés ne doivent en aucun cas arrêter leur traitement sans en discuter avec leur médecin. Il pourrait en résulter une aggravation soudaine de leur épilepsie (avec des crises plus importantes ou plus fréquentes) ou de leur trouble bipolaire pour lequel le valproate ou un de ses dérivés leur a été prescrit.
• Il est également conseillé aux patients masculins qui prennent du valproate ou d’un de ses dérivés et qui envisagent de concevoir un enfant d’en parler avec leur médecin. Il/elle pourra discuter avec eux des risques potentiels et des traitements alternatifs possibles.