Restriction du piritramide et de la péthidine à l'usage hospitalier : recommandations pour les patients et les professionnels de santé

Date: 04/09/2023

A partir de mars 2024, la péthidine et le piritramide seront réservés à une délivrance en hôpital. Ces substances ne seront donc plus disponibles dans les officines ouvertes au public mais uniquement dans les pharmacies hospitalières.

La péthidine et le piritramide n’ont pas d’autres usages que hospitalier. En conséquence, l’AFMPS a mis à jour ses « Lignes directrices sur le mode de livraison et taille de l'emballage des analgésiques opioïdes en Belgique » (publication à la date du 3 février 2022) et les autorisations de mise sur le marché de la péthidine et du piritramide seront adaptées.

Pendant cette période de transition, les professionnels de santé doivent informer leurs patients ambulatoires sous traitement avec la péthidine ou le piritramide des options de traitement alternatives.

Recommandation pour les patients
Les patients sont invités à consulter leur médecin pour envisager un traitement alternatif ou un arrêt progressif du traitement. Le traitement ne doit pas être arrêté brutalement par le patient.

Informations pour les professionnels de santé
La péthidine et le piritramide sont des opioïdes agonistes purs utilisés dans le traitement des douleurs aigües, modérées à sévères, et sont commercialisés en Belgique sous forme injectable.

À partir de mars 2024, la péthidine et le piritramide seront réservés à une délivrance en hôpital. Au cours des mois à venir, les professionnels de santé sont invités à informer leurs patients sous traitement avec le piritramide ou la péthidine de ce changement, et à discuter avec eux les options de traitements alternatifs possibles.

Une dépendance peut survenir après l’administration d’analgésiques contenant des opioïdes. Le médecin doit s’appuyer sur son expérience clinique pour déterminer le traitement alternatif le plus approprié, soit réduire la dose de piritramide ou de péthidine dans l’intention d’arrêter le traitement opioïde, soit passer à un traitement alternatif avec un autre opioïde pour éviter l’apparition éventuelle de symptômes de sevrage. Le Centre belge d'information pharmacothérapeutique (CBIP) a publié récemment un Folia (juin 2021) et mis en ligne un e-learning sur le sevrage progressif des opioïdes dans le cadre de douleurs chroniques.

Si le sevrage progressif s'avère difficile, il est recommandé de demander conseil à un médecin spécialisé dans la gestion de la douleur ou un médecin spécialisé dans la prise en charge des dépendances. Pour certains patients qui utilisent du piritramide ou de la péthidine depuis longtemps, le sevrage ou le passage à un autre traitement peut nécessiter une surveillance médicale supplémentaire. Il peut être nécessaire d’orienter le patient vers une clinique de la douleur, ou vers un centre de traitement des dépendances et de rééducation (Bruxelles, Flandre et Wallonie).

Plus d’information
1.    L’Institut national d’assurance maladie-invalidité (INAMI) a mis à disposition des recommandations sur l’usage des opioïdes.
       •    L’usage rationnel des opioïdes en cas de douleur chronique, réunion de consensus INAMI du 6 décembre 2018 (résumé/texte long).

2.    Le CBIP a mis à disposition des recommendations sur l’usage des opioïdes.
       •    Folia Pharmacotherapeutica février 2018
       •    Folia Pharmacotherapeutica février 2019
       •    Folia Pharmacotherapeutica juin 2021
 

Dernière mise à jour le 04/09/2023