Médicaments contenant de la cyprotérone et de l’éthinyloestradiol (Diane 35 et ses génériques): suivi

Le comité pour l’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (le PRAC : Pharmacovigilance Risk Assessment Committee ) de l’Agence Européenne des Médicaments (EMA : European Medicines Agence) confirme la balance bénéfices/risques positive de Diane 35 et des médicaments génériques qui contiennent de la cyprotérone et de l’éthinyloestradiol pour un groupe de patiens spécifique et recommande des mesures pour limiter les risques d’accidents thromboemboliques.

Dans le communiqué du 18 février 2013, l’afmps a annoncé la réévaluation au niveau européen des médicaments qui contiennent de la cyprotérone et de l'éthinyloestradiol (Diane 35 et ses génériques).

Lors de sa réunion de mai 2013, le PRAC a conclu que les bénéfices de Diane 35 et de ses génériques (cyprotérone acétate 2 mg, éthinyloestradiol 35 µg) l’emportent sur les risques, sous réserve que plusieurs mesures soient prises afin de minimiser le risque d’accident thromboembolique (formation de caillots sanguins dans les veines et les artères).

Ces médicaments ne peuvent être utilisés que dans le traitement de l’acné modérée à sévère liée à la sensibilité aux hormones mâles (androgènes) et/ou d'hirsutisme (croissance excessive non désirée de la pilosité) chez les femmes en âge de procréer. En outre, ses médicaments peuvent être utilisés dans le traitement de l'acné uniquement lorsque les traitements alternatifs, tels qu’un traitement topique (local) et un traitement antibiotique par voie orale (indiqué dans le traitement de l’acné), ont échoué.

Étant donné que Diane 35 et ses génériques possèdent également un effet contraceptif hormonal, les femmes ne peuvent pas prendre ces médicaments en combinaison avec d'autres contraceptifs hormonaux. L'utilisation concomitante de Diane 35 ou de l’un de ses génériques avec un autre contraceptif hormonal (« pilule ») expose les femmes à une dose plus élevée d’œstrogènes et augmente le risque de thrombo-embolie.

Le libellé proposé par le PRAC pour les indications thérapeutiques est proche de celui déjà mentionné en Belgique dans la notice et le résumé des caractéristiques du produit (RCP). De même, la référence à l'utilisation comme moyen de contraception et les mesures de minimisation des risques figurent déjà pour la plupart dans ces documents.

La recommandation du PRAC va maintenant être examinée par le groupe de coordination des procédures de reconnaissance mutuelle et décentralisée - humain (CMDh : Coordination Group for Mutual Recognition and Decentralised procedures - human).

Le risque de thrombo-embolie veineuse (TEV) observée avec les médicaments susvisés est faible et bien connu. Des mises en garde figurent dans leurs notice et RCP pour prévenir les patients et les professionnels de la santé de ce risque.

L'évaluation au niveau européen a été initiée à la demande de l'Agence française des médicaments (ANSM : Agence Nationale de Sécurité des Médicaments et des produits de santé), après l'annonce de son intention de suspendre les AMM ( Autorisations de Mise sur le Marché) de Diane 35 et ses génériques en France, suite à l’évaluation nationale de leur balance bénéfices/risques . Celle-ci a mis en évidence des événements thromboemboliques graves et une vaste utilisation de ces médicaments comme contraceptifs uniquement et donc hors des indications approuvées dans le cadre de l’AMM.

Se basant sur toutes les données disponibles, le PRAC a conclu que Diane 35 et ses génériques ont une place pour le traitement de certaines femmes qui souffrent des pathologies susmentionnées. Il a également reconnu qu'il est nécessaire de prendre d'autres mesures visant à mieux gérer et minimiser les risques de maladie thromboembolique associée à ces médicaments.

Mesures de minimisation des risques

Le PRAC recommande de nouvelles contre-indications et des mises en garde à l’attention des patients et des professionnels de la santé.

Il recommande également que des efforts soient faits pour attirer leur attention sur les risques, signes et symptômes de la maladie thromboembolique permettant un diagnostic et un traitement approprié. Du matériel pédagogique pour les professionnels de la santé et les patients doit donc être élaboré pour souligner ces risques d'accidents thromboemboliques, notamment une « check-list » à l’attention des prescripteurs (liste de points à vérifier), pour s'assurer que les risques, ainsi que les signes et les symptômes de la thrombo-embolie fassent l’objet d’une discussion avec le patient.

Le PRAC recommande également d’autres activités de pharmacovigilance, notamment des études prospectives sur l'utilisation des médicaments concernés afin d'évaluer les types de prescription future suite aux changements susmentionnés dans la notice et le RCP, ainsi qu’une étude de sécurité post-autorisation pour évaluer l'efficacité des mesures de minimisation des risques.

Plus d’informations sur la réévaluation

Les médicaments susvisés sont autorisés dans les États membres depuis de nombreuses années. Ils sont largement utilisés dans toute l'Europe. Cependant, les indications autorisées au moment de la réévaluation différaient entre les États membres.

Lors de la révision, le PRAC a évalué toutes les données disponibles sur le risque de thrombo-embolie avec Diane 35 et ses génériques, ces données étant basées sur des données post-commercialisation en Europe ainsi que sur d’autres documents publiés. L'EMA a également invité des partenaires, parmi ceux-ci, des professionnels de la santé, des organisations de patients et le « grand public », à soumettre des données pertinentes dans le cadre de la procédure de révision . Des données ont été fournies par huit partenaires : elles ont été prises en compte dans l'évaluation. Un groupe d'experts et de représentants de patients a été également convoqué pour donner un avis dans le cadre de cette réévaluation.

Notes :
1. Ce communiqué, ainsi que tous les autres documents s’y rapportant, sont disponibles sur le site internet de l’EMA.

2. Plus d'informations sur Diane 35 et ses génériques, ainsi que les états membres de l'Union européenne dans lesquels ces médicaments sont autorisés, sont disponibles sur le site internet de l’EMA .

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Dernière mise à jour le 16/09/2013